Esperanto

L’Espéranto : une solution durable pour un monde en crise

Connaissez-vous l’espéranto ? Ce langage qui a été créé dans la poursuite d’un idéal, rapprocher les peuples, revient plus que jamais d’actualité dans le contexte de crise civilisationnelle que nous vivons. Quel est donc sa substance et son histoire ?

Cette langue a été conçue en 1887 par le Polonais Ludwik Zamenhof. Ce dernier vivait dans une contrée de l’ancien empire russe, où l’on parlait notamment russe, bélarusse, allemand et polonais. Il créa cette langue, avec la volonté de la rendre très facile à apprendre par le plus grand nombre, afin d’améliorer la communication entre des personnes ne parlant pas la même langue.  Ainsi, l’espéranto se base sur plusieurs langues : l’italien, le francais, l’allemand, l’anglais, le tout avec des influences également greques, russe et polonaise.
De plus, il est important de noter que n’étant rattachée à aucun pays, ce nouveau langage est neutre.

L’espéranto est donc porteuse d’un idéal universel.

Son concept même vise à promouvoir la paix, la fraternité et l’ouverture aux autres cultures, ainsi que la protection des autres langues et cultures devant toute velléité d’hégémonie culturelle et géopolitique. Chacun peut accéder à la communication internationale sur un même pied d’égalité. En ce sens, l’espéranto permet un retour aux principes dedémocratie linguistique contenus dans les articles 2 et 19 de la Déclaration universelle desdroits de l’homme, de l’article premier de la Charte des nations unies, ainsi que dans tous les traités successifs établissant l’Union européenne depuis 1957. Elle offre à tous les peuples européens un dénominateur commun et par là participe à construire une culture commune.

Une expansion entravée par des considérations géopolitiques mais une reconnaissance sur la scène internationale

C’est pour toutes les raisons évoquées ci-dessus que sa diffusion a été entravée depuis sa création.
La montée des nationalismes allemands avec Hitler et russe avec Staline mettent un frein à l’expansion de l’espéranto et ses valeurs transnationales pacifiques. De nombreux espérantistes sont alors persécutés et envoyés dans les camps ou au goulag.
Affaibli par les deux guerres mondiales et face à la domination de l’anglais sur la scène internationale, l’espéranto ne parviendra pas à retrouver son souffle d’avant-guerre. Elle est néanmoins envisagée, un court moment, comme langue officielle de la Société des Nations (SDN), qui préfigure l’ONU.
L’Unesco adoptera également deux résolutions en 1954 et en 1985 qui reconnaissent son rôle «d’instrument de la compréhension naturelle entre peuples et cultures de pays différents».

L’amendement Dell’Alba, voté en 2004 par 140 eurodéputés, préconisa également l’utilisation de l’espéranto par l’Union européenne, comme ’’une langue pivot’’ contribuant ‘’au maintien des langues existantes, tout en évitant que l’une ou l’autre de celles-ci n’acquiert un rôle non seulement prépondérant, mais s’imposant totalement aux autres langues’’.

Un peu plus d’un an plus tard en septembre 2015, un rapport du professeur François Grin sur l’enseignement des langues étrangères en France, pour le Haut Conseil de l’Évaluation de l’École, pointe les coûts importants et les dangers du ‘’tout-anglais’’, tout en mettant en avant les qualités d’efficience et d’équité de l’espéranto. Il chiffra alors à 25 milliards d’euros par an l’économie nette pour l’Europe qui résulterait de l’usage de l espéranto au sein de l’Union européenne, et ce en particulier pour 85% des citoyens européens. A l’heure du Brexit, il apparaît encore plus évident que le recours à l’anglais (et donc sa promotion culturelle au détriment des autres langues) et ses coûts ont encore moins de raisons d’être, si ce n’est de la commodité et le manque de volonté politique à mettre en œuvre une stratégie équitable entre les peuple.
Dans le même sens, la Conférence Générale de l’UNESCO du 15 novembre 1993 a également rappelé «les résultats atteints par l’Espéranto dans le domaine des échanges intellectuels internationaux et pour le rapprochement des peuples du monde» tout en reconnaissant «que ces résultats répondent aux buts et idéaux de l’UNESCO».

On constate donc que l’espéranto est clairement reconnu comme une solution aux enjeux humains et culturels de la mondialisation. Cependant, elle sous-entend la remise en cause de la suprématie culturelle de quelques langues et donc nécessite une volonté politique courageuse.

Culture

La communauté et les ressources culturelles de l’espéranto ne cessent de se développer dans la littérature, la science, le nombre grandissant de sites internet traduits, la poésie ou encore la musique.

Chez Nova Kapitano (‘’Nouveau Capitaine’’ en espéranto), à l’instar d’autres artistes engagés, nous embrassons les valeurs de l’Espéranto pour en faire la promotion, considérant son esprit plus que jamais salutaire dans le monde d’aujourd’hui.

Vivu Esperanto!

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